Les signes de l'âge
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La 1ère fois où je me suis sentie « adulte »

Etre adulte à 30 ans

Je parle souvent sur ce blog de toutes ces petites choses qui font que même à 30 ans (ou presque), je n’ai pas vraiment grandi. Toutes ces habitudes, envies, caprices, qui me donnent parfois l’impression de retomber en adolescence

Pour autant, le fait de me désigner comme une adulte ne me semble pas incompatible. Le mot « adulte » n’est pas une insulte pour moi, moins que ne l’est par exemple l’appellation « madame ».

Je suis une « adulte (ou presque) », une sorte de grande enfant digne de responsabilités. Je vis très bien cette contradiction.

devenir adulte à 30 ans

Devenir adulte est un long cheminement

Comment devient-on adulte ?

Devenir adulte, c’est un cheminement fait d’étapes. Ces étapes sont différentes pour chacun d’entre nous, car elles sont liées à nos expériences personnelles.

Pour moi, il y a eu 3 moments-clefs qui m’ont fait prendre conscience du fait que je devenais adulte. Ces 3 instants, je les visualise encore comme s’ils avaient eu lieu hier. Ce sont 3 moments au cours desquels j’ai senti que je changeais, que j’entrais « dans la cour des grands ».

C’est très subjectif. Le fait d’obtenir mon bac, de décrocher le permis de conduire ou même d’avoir un enfant n’ont pas été pour moi des « étapes clés » marquant mon passage de l’enfance à l’âge adulte, même si ces choses ont certes compté dans la construction de l’adulte que je suis aujourd’hui…

Les 3 étapes qui m’ont fait comprendre que je devenais adulte

n°3- A l’âge de 22 ans, quand j’ai débarqué dans un pays étranger
Fraîchement arrivée dans un pays (pas si) lointain peuplé de gens (pas si) étranges, avec pour seule compagnie une valise pleine à craquer, j’ai compris que j’allais devoir me débrouiller toute seule pour chercher un logement, trouver à manger, rencontrer des gens… Cette prise de conscience m’a obligée à me dépasser et, en 1 semestre Erasmus, j’ai plus mûri qu’en 5 ans d’études ! Et depuis ce jour, à chaque fois que j’ai l’impression que quelque chose est insurmontable, je repense à ce moment.

n°2- A l’âge de 19 ans, quand j’ai coincé ma voiture dans le portail
Ce jour-là, j’étais allée voir ma grand-mère en voiture, bien fière de rouler enfin toute seule après l’obtention de mon permis. En arrivant chez elle, j’ai mal pris le virage conduisant jusqu’à sa maison. Je me suis donc retrouvée la voiture bloquée entre son portail et la route, incapable de reculer ou d’avancer. Alors j’ai eu la réaction que tout adulte sensé a dans ce type de situation : j’ai chialé et appelé papa-maman à la rescousse.
Non, en fait, je n’ai pas fait ça. J’ai voulu le faire, mais j’ai eu trop honte. Puis je me suis mise en colère, je me suis sentie démunie, seule. Enfin, j’ai compris que pour me sortir de ce mauvais pas, je ne pouvais compter que sur moi-même. J’ai manœuvré finement, pendant de longues minutes, jusqu’à libérer ma voiture. Et depuis ce jour, à chaque fois que j’ai l’impression que « je n’y arriverai jamais », je repense à ce moment.

n°1- A l’âge de 18 ans, quand j’ai voté pour la 1ère fois
Mon 1er scrutin, c’étaient des municipales. J’ai voté dans la ville où j’ai grandi. Je me revois encore dans la file menant à l’urne. J’avais soufflé ma 18ème bougie quelques mois plus tôt, sans que cela aie vraiment de signification. Avoir 18 ans pour moi n’avait aucun sens si c’était pour sortir / boire / conduire… Pour moi, avoir 18 ans, c’était avant tout avoir le droit de voter. Pouvoir donner un avis qui sera reconnu et pris en compte. En votant ce jour-là, j’ai eu le sentiment de faire quelque chose d’important. Et c’est le cas à chaque élection, même si les années ont porté leur lot de désillusions. Et depuis ce jour, à chaque fois qu’on me demande mon avis, je le donne…

Si vous n’êtes pas inscrits sur les listes électorales, ou encore si vous ne votez pas, il est peut-être temps de grandir.

Et vous, quels moments-clés vous ont fait grandir ?

11 Comments

  1. Moi c est quand J ai décroché mon premier boulot que je me suis sentie adulte : J ai ainsi pu trouver un appartement et inviter mes parents à dîner ! La première fois j ai vraiment eu l’impression de jouer à la dînette ! Et quand J ai reçu ma première feuille d imposition je me suis dit que J étais bien une adulte et qu il n etait plus possible de faire marche arrière 🙂

    • Pour moi aussi ces moments ont compté, plutôt sur la durée d’ailleurs, sur les conséquences qu’ils ont eu (indépendance financière, etc…).

  2. Du haut de mes « petits » 24 ans, j’ai déjà eu plusieurs moments ou je me suis sentie « adulte ». Mon premier vote, moi aussi. Et aussi pour des municipales. J’étais tellement fière de voter !
    Mon premier « licenciement » parce que j’ai dû faire tout pleins de démarche pour me protéger alors que je n’y connaissais rien !
    &… Mon premier appartement. Que j’ai du meublé, décorer seule. Avec mes petits salaires…

    • Je n’ai jamais eu à vivre de licenciement, mais j’imagine combien cela doit obliger à grandir d’un coup… 🙁

  3. Ton article me parle car je me sens aussi davantage un grand enfant qu’un adulte. Mais il y a tout de même un événement qui m’a fait me sentir adulte. Il y a deux ans j’ai perdu ma grand-mère, évidemment ça a été une période compliquée mais après coup j’ai réalisé que j’avais beaucoup mieux géré ce deuil que le précédent que j’avais vécu à l’âge de 13 ans. J’ai réalisé que j’avais fait pas mal de chemin depuis mes 13 ans et que j’étais capable d’épauler ma famille alors qu’avant c’est moi que l’on consolait. Voilà ma petite expérience… J’espère ne pas avoir plombé l’ambiance 😉

    • J’ai vécu un deuil similaire il y a quelques années… sauf que je ne l’ai pas vécu de la même manière. Au contraire, le fait de me sentir complètement dépassée et démunie m’a donné le sentiment de ne pas avoir grandi, d’être toujours une enfant…

  4. ~ A 21 ans, La première fois que j’ai mis les pieds dans mon tout petit studio avec mon chéri de l’époque. ça y est, il est temps faire ses courses soi même, se faire à manger tout seul, et de payer ses factures ! Wahou, je savais qu’il fallait le faire, mais quand même, quel chamboulement.

    ~ A 30 ans, Quand mon fils a dit « Maman » pour la première fois. La je me suis dit « les gars ça rigole plus » je suis la maman de quelqu’un, j’ai intérêt à assurer comme ma mère l’a fait avant moi ! Je suis responsable de quelqu’un d’autre que moi !

    ~ Et à 34 ans, quand j’ai décidé d’arrêter de voter. Une des plus grosses décisions que j’ai du prendre de ma vie, une des plus difficiles aussi. (si ça vous intéresse j’en parle la : https://deepspiritfr.blogspot.fr/2016/11/la-pleine-conscience.html)

    Merci pour ton article, c’est sympa de pouvoir comparer un peu les expériences de tout le monde et comment on vit notre passage à l’age adulte !

    • Il y a une vraie tentation à ne pas voter. A laisser tomber, à lâcher l’affaire. Parce que non, on ne voit pas directement et immédiatement l’impact de notre vote sur notre quotidien. Et puis, qu’est-ce que ça change ? D’ailleurs, il y en aura toujours des plus motivés que nous, pour aller voter. Alors laissons-les faire, puisqu’ils y tiennent. Mais après, faudra pas se plaindre du résultat.
      Bon, la vérité c’est aussi que je suis quelqu’un de naïf : quelque part, j’y crois encore…

      • Je n’ai jamais été « flemmarde » du vote, j’ai toujours été très impliquée dans la vie de notre pays. Ça a été une vraie décision difficile a prendre de ne plus voter. J’y ai réfléchi longuement et pesé le pour et le contre. C’est un vrai choix. Peut être suis je naïve également de croire que c’est la République qu’il faut changer et non pas le chef de l’état.

  5. C’est intéressant parce que moi je n’ai pas eu ces passages rituels où j’ai senti que je devenais adulte: j’ai voté, habité seule, fait le choix de changer d’études, vécu à l’étranger, emménagé avec mon copain, bossé pour la première fois, rempli une feuille d’impôts… Tout cela m’a fait grandir et mûrir, mais je ne me suis pas sentie adulte pour autant. C’est plutôt une sensation que j’éprouve maintenant dans mon attitude, ma façon de réagir, de gérer les problèmes: oui, cette fois, je suis bien adulte.

    • C’est chouette de voir que cette expérience peut être différente d’une personne à l’autre ! Moi tu vois je n’ai pas vraiment cette sensation d’être adulte : il faut que je me raccroche à ces moments-clés pour me dire « ah oui, au fait, je suis aussi capable de faire tout ça… »

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